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Les banques alimentaires ont besoin d'aide, mais elles préféreraient être fermées

durée 13h54
3 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

SAINT-JEAN — C'est le «MardiJeDonne», et certains directeurs de banques alimentaires et de groupes de lutte contre la pauvreté affirment que cette journée met en évidence un dilemme pour leurs organisations.

Josh Smee, de Food First Newfoundland and Labrador, affirme que d'un côté, la demande pour les banques alimentaires atteint des sommets historiques, ce qui épuise les ressources et met ces établissements dans un besoin désespéré de dons.

D'un autre côté, il affirme que les banques alimentaires ont été introduites dans les années 1980 comme une mesure temporaire lors d'un ralentissement économique — elles n'étaient jamais censées être sollicitées, comme c'est le cas aujourd'hui, pour combler des lacunes dans le filet de sécurité sociale qui seraient mieux traitées par des politiques.

Food First NL est l'une des nombreuses organisations à travers le Canada à avoir signé la campagne Put Food Banks Out of Business, appelant à un revenu de base pour maintenir les gens au-dessus du seuil de pauvreté.

Meghan Nicholls, de Food Banks Mississauga, affirme que de nombreux programmes de soutien du revenu et d’invalidité offrent des montants si bas qu’ils entraînent les gens dans la pauvreté et la faim.

Le mot-clic #MardiJeDonne a été lancé en 2012 et s’est depuis transformé en un réseau mondial d’organisations locales qui encouragent le don dans leurs communautés.

Des solutions politiques attendues

Mme Nicholls affirme que le manque de soutien social adéquat et de logements abordables a poussé le Canada dans une «urgence» d’insécurité alimentaire, ajoutant que la charité ne devrait pas et ne peut pas être la solution attendue.

Josh Smee exhorte toute personne qui fait un don indispensable à une banque alimentaire mardi à écrire également à ses représentants gouvernementaux pour exiger des solutions sur le plan politique pour mettre fin à la faim.

«Si vous regardez les sondages d’opinion sur ce sujet, il y a un soutien clair et fort pour le type de mesures qui permettraient de résoudre ces problèmes», a soutenu M. Smee en entrevue.

«L’attitude du public est là (...) mais nos systèmes politiques ne sont pas très bien organisés pour écouter des préoccupations comme celle-ci.»

Mme Nicholls dit qu’elle est frustrée de voir les gouvernements ignorer les appels au changement systémique alors que de plus en plus de personnes ont besoin d’aide.

«Je n'ai jamais été aussi en colère, a-t-elle lancé. Nous n'arrêtons pas de crier aux élus. Je les rencontre en personne et je leur dis ce qui est nécessaire, ce qui se passe dans la communauté. Et je reçois une tape dans le dos et un "Merci pour tout votre travail".»

La Presse Canadienne

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