Le ton est acrimonieux alors que la campagne tire à sa fin en Colombie-Britannique
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Par La Presse Canadienne, 2024
VANCOUVER — La campagne électorale entre dans sa dernière journée en Colombie-Britannique, où la course s'annonce très serrée entre les néo-démocrates dirigés par David Eby et les conservateurs menés par John Rustad lors de l'élection de samedi.
Au cours de la campagne, les deux partis ont débattu de grandes questions, comme le logement, les soins de santé, le coût de la vie et la crise des surdoses. Mais ils se sont également disputés à propos des pailles en plastique et des panneaux d'affichage d'un milliardaire.
Les deux principaux chefs de parti ont aussi passé beaucoup de temps à expliquer aux électeurs pourquoi ils ne devraient pas voter pour leur adversaire, plutôt que de présenter leurs propres arguments pour obtenir la faveur de la population.
En effet, dans la plateforme électorale du NPD, le nom de M. Rustad était écrit plus de 50 fois, tandis que celui de M. Eby était mentionné seulement 29 fois.
Même phénomène dans la plateforme conservatrice: le nom de M. Eby était présent à plus de 50 reprises, alors que celui de M. Rustad était mis en évidence seulement 11 fois.
«J'espère que nous ne verrons jamais d'autres élections comme celles-ci», a avoué M. Eby cette semaine à Nanaimo, décrivant le ton de la campagne où il s'est senti obligé de parler aux électeurs des déclarations publiques controversées faites par son rival et plusieurs de ses candidats.
De son côté, M. Rustad a écarté plusieurs candidats conservateurs le mois dernier en raison de leurs opinions publiées sur les médias sociaux.
Mais pendant la campagne, il a continué à soutenir le candidat de son parti dans Surrey-South, Brent Chapman, qui a publié un message anti-palestinien sur les réseaux sociaux en 2015. Il s'est aussi rangé derrière son candidat dans North Coast-Haida Gwaii, Chris Sankey, qui a publié sur les réseaux sociaux des inquiétudes concernant ce qu'il a appelé le syndrome d'immunodéficience acquise par le vaccin pendant la pandémie de COVID-19.
M. Rustad a plaidé que le chef du NPD a constamment tenté de détourner l'attention des vrais problèmes auxquels la province est confrontée, à savoir la mauvaise gestion de l'économie, l'effondrement du système de santé et la crise actuelle des surdoses de drogue qui a entraîné des milliers de décès.
«Je ne sais pas pourquoi, j'imagine qu'en tant que premier ministre, il pense qu'il est acceptable de mentir aux citoyens de la Colombie-Britannique, a fustigé M. Rustad. Le premier ministre d'une province comme la Colombie-Britannique devrait pouvoir être franc avec les gens et leur dire la vérité, plutôt que des mensonges.»
Lors du seul débat télévisé de la campagne, la cheffe du Parti vert, Sonia Furstenau, a reconnu que les verts ne recevraient pas suffisamment de voix pour remporter l'élection. Elle a cependant profité de la tribune pour dire aux électeurs que M. Eby et M. Rustad sont plus étroitement liés que les gens peuvent le croire sur plusieurs enjeux.
À son avis, le NPD et les conservateurs ont des positions similaires sur le soutien à l'industrie des combustibles fossiles et sur le placement des personnes souffrant de problèmes de santé mentale et de toxicomanie dans des soins involontaires, plutôt que d'augmenter les soins volontaires.
Le milliardaire de Vancouver Chip Wilson, cofondateur de la ligne de vêtements de sport Lululemon, est également devenu un élément incontournable de la campagne, alors que de grands panneaux d'affichage avec des messages changeants ont été installés à l'extérieur de sa maison riveraine qui se trouve dans la circonscription de M. Eby.
M. Wilson a qualifié le NPD de «communiste», ce qui a incité M. Eby à dire qu'il était du côté des gens ordinaires de la Colombie-Britannique qui tentent de joindre les deux bouts et non du propriétaire d'une maison évaluée à plus de 81 millions $.
M. Rustad a assuré qu'il soutenait les entrepreneurs comme M. Wilson, mais il a averti que ceux-ci ne pouvaient pas s'attendre à une réduction de leurs impôts fonciers.
Le scrutin se déroulera alors qu'une rivière atmosphérique devrait déverser jusqu'à 100 millimètres de pluie dans certaines régions de la Colombie-Britannique.
Dirk Meissner, La Presse Canadienne