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Le point sur les dates limites d'imposition des droits de douane américains

durée 19h36
11 mars 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

5 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Après une autre journée chaotique dans les relations canado-américaines, le président américain Donald Trump a abandonné sa menace de doubler les droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium canadiens, l'Ontario ayant accepté de suspendre une surtaxe sur les exportations d'électricité.

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Kush Desai, a confirmé que des droits de douane de 25 % sur l'acier et l'aluminium, sans exception, entreraient en vigueur mercredi pour le Canada et tous les autres pays.

Les marchés ont plongé dans une spirale infernale lorsque Donald Trump a menacé mardi sur les réseaux sociaux d'augmenter les droits de douane sur l'acier et l'aluminium canadiens à 50 %, en réponse à la décision de l'Ontario d'imposer une surtaxe de 25 % sur les exportations d'électricité vers trois États américains.

Le locataire de la Maison-Blanche a déclaré que cette mesure visait à répondre à la surtaxe ontarienne sur les exportations d'électricité, que le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a ensuite accepté de suspendre en attendant une rencontre avec le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick.

Si les droits de douane de 50 % — contre 25 % auparavant — imposés par M. Trump sur l'acier et l'aluminium canadiens avaient été maintenus, ils se seraient appliqués à compter de mercredi.

Tout cela survient dans le contexte d'une lutte plus large qui a vu Donald Trump imposer au Canada, la semaine dernière, des droits de douane plus importants avant de les suspendre partiellement pendant un mois. Le Canada a riposté par des droits de douane en représailles, et les marchés ont chuté, les investisseurs se préparant à l'impact économique que ces droits auront des deux côtés de la frontière.

Les Canadiens ne sont pas les seuls à être perplexes face aux plans de M. Trump, le président américain se contredisant parfois sur ses propres promesses tarifaires.

Voici ce qui s'est passé jusqu'à présent et quelques dates clés à venir, alors que le Canada est officiellement engagé dans une guerre commerciale avec son principal partenaire commercial.

4 mars

Le 1er février, Donald Trump a initialement signé un décret imposant des droits de douane généraux de 25 % sur la quasi-totalité des marchandises entrant aux États-Unis en provenance du Canada et du Mexique, ainsi qu'une réduction de 10 % des droits de douane sur l'énergie, à compter du 4 février.

Mais quelques jours plus tard, le 3 février, il a suspendu l'application de ces droits de douane pendant 30 jours, le Canada s'engageant à prendre des mesures pour sécuriser la frontière.

Le décret du 1er février de M. Trump imposait également des droits de douane de 10 % sur les marchandises entrant aux États-Unis en provenance de Chine, qui ont été maintenus.

On espérait que les mesures de sécurité frontalière prises par le Canada pendant cette pause d'un mois permettraient d'éviter l'imposition de droits de douane, mais le 3 mars, le président américain a confirmé leur maintien, ce qui a été fait.

Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé l'imposition de droits de douane de représailles sur des produits américains, notamment des aliments, de l'alcool, des meubles, du papier et bien d'autres.

5 mars

Donald Trump promet une exemption d'un mois pour les véhicules échangés dans le cadre de l'Accord Canada-États-Unis-Mexique, aussi appelé ACEUM.

L'attachée de presse de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a indiqué lors d'un point de presse que cette décision fait suite à la demande d'exemption des trois grands constructeurs automobiles — Stellantis, Ford et General Motors.

6 mars

Le ministre des Finances, Dominic LeBlanc, a annoncé qu'Ottawa suspendrait une deuxième vague de droits de douane de rétorsion après la signature jeudi par M. Trump d'un décret suspendant certains nouveaux droits de douane sur le Canada et le Mexique et réduisant les prélèvements sur la potasse à 10 %.

Le décret du chef d'État américain liait l'allègement tarifaire au maintien de la circulation des pièces automobiles conformes à l'ACEUM et à l'aide aux agriculteurs qui ont besoin de potasse pour leurs engrais.

Une déclaration explicative publiée par la Maison-Blanche indiquait qu'il n'y aurait pas de droits de douane sur les marchandises en provenance du Canada et du Mexique qui revendiquent et sont admissibles à la préférence de l'ACEUM.

12 mars

M. Trump a poursuivi ses premiers décrets tarifaires en lançant une nouvelle salve contre les exportateurs d'acier et d'aluminium. Le 10 février, il a signé un plan visant à instaurer des droits de douane de 25 % sur tout l'acier et l'aluminium entrant aux États-Unis, mettant ainsi fin aux exemptions dont bénéficiait auparavant le Canada.

Ces droits de douane devaient entrer en vigueur le 12 mars.

Mais la veille, Donald Trump avait annoncé qu'il doublerait ce taux à 50 %. Il a déclaré sur Truth Social, la plateforme de médias sociaux dont il est propriétaire, que cette mesure faisait suite à l'imposition par l'Ontario d'une surtaxe de 25 % sur l'électricité exportée vers les États-Unis.

Le président a finalement reculé sur sa décision, car Doug Ford a accepté de suspendre la taxe à l'exportation de la province. M. Ford et le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, ont dit, dans un communiqué conjoint, avoir eu une conversation productive sur les relations économiques entre les deux pays et prévoir de se rencontrer à Washington jeudi «pour discuter d'un nouvel accord (Canada-États-Unis-Mexique) avant l'échéance du 2 avril concernant les droits de douane réciproques».

1er avril

Dès son entrée en fonction, Donald Trump a signé un décret promulguant la «politique commerciale de l'Amérique d'abord». Ce décret imposait à ses responsables du commerce de lui rendre compte, avant le 1er avril, d'un examen approfondi de la politique et des relations commerciales des États-Unis.

Cette date n'implique pas l'imposition de droits de douane par défaut, mais elle ordonne à l'administration Trump de commencer à examiner l'Accord Canada-États-Unis-Mexique, signé par Donald Trump lui-même en 2018, en prévision d'un examen prévu en 2026.

2 avril

Dans un message publié le 27 février sur Truth Social, M. Trump a déclaré que le 2 avril marquerait le début des droits de douane «réciproques», qui s'appliqueraient aux marchandises en provenance de pays appliquant des droits de douane sur les marchandises américaines.

Ces droits s'ajouteraient aux autres droits de douane et correspondraient aux taux appliqués par d'autres pays, y compris les subventions et les taxes sur la valeur ajoutée.

Le président américain a donné peu d'indications sur l'ampleur de ces droits de douane réciproques, mais il a signé un mémorandum le 13 février ordonnant à son conseiller commercial d'examiner ce qu'il perçoit comme des pratiques commerciales déloyales de la part d'autres nations.

Une fiche d'information accompagnant ce mémorandum signalait la taxe canadienne sur les services numériques, qui cible les géants technologiques exerçant des activités au pays, comme l'une des mesures que les États-Unis souhaiteraient voir soumises à des droits de douane réciproques.

M. Trump a également menacé d'imposer des droits de douane sur les automobiles importées aux États-Unis.

Il a déclaré le 14 février que ces droits pourraient être appliqués vers le 2 avril», ajoutant la semaine suivante que les prélèvements seraient «d'environ 25 %».

À la même époque, il a évoqué l'imposition de droits de douane similaires sur les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs, mais n'a pas encore fourni d'échéancier.

— Avec des informations de l'Associated Press

La Presse Canadienne

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