Le passé refait surface: des substances toxiques s'écouleraient du site de Northvolt
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Des substances toxiques, qui proviendraient d’une autre époque, s’écouleraient dans la rivière Richelieu à partir du site de Northvolt, selon des organisations qui présenteront leurs résultats lundi matin.
Le Comité Action Citoyenne - Projet Northvolt (CAC), la Société pour vaincre la pollution (SVP) et la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) ont fait analyser des échantillons d’eau et de sédiments qui proviendraient du site de Northvolt par un laboratoire certifié.
Les échantillons analysés «suggèrent que les travaux de construction de l’usine Northvolt» ont favorisé le relargage dans la rivière Richelieu de divers contaminants provenant de l’ancien site industriel.
Les organisations SNAP Québec, SVP et CAC se disent particulièrement préoccupées par la «présence de concentrations élevées de certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) qui dépassent jusqu’à huit fois le critère sédimentaire pour la protection du milieu aquatique».
Le gouvernement canadien considère les HAP comme des substances toxiques et cancérigènes pouvant affecter la santé humaine et l’environnement.
«La rivière Richelieu est à coup sûr la première victime de cette contamination industrielle. Nous sommes particulièrement inquiets de voir surgir une nouvelle menace à la survie et au rétablissement du chevalier cuivré», a indiqué Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la SNAP Québec, dans un communiqué.
Ce poisson n’existe nulle part ailleurs au monde qu’au Québec, dans le secteur situé entre le Lac Saint-Louis et le Lac Saint-Pierre et particulièrement dans l’estuaire de la rivière Richelieu
« Le cycle de vie de cette espèce unique au Québec la rend particulièrement vulnérable à la contamination aquatique », a ajouté Alain Branchaud,
Les trois organisations demandent «la prise en charge des analyses toxicologiques par les deux ministères de l’Environnement» et aussi «la mise en place d’un système de confinement et de traitement de l’eau pour éviter la contamination de la rivière Richelieu».
Un passé qui refait surface
Le terrain où compte s'établir Northvolt en Montérégie a longtemps été un site industriel.
Tout au long du 20e siècle, le terrain était la propriété d’entreprises de productions d’explosifs.
La municipalité de McMasterville a d’ailleurs été ainsi nommée en l’honneur de William McMaster, premier président de la Canadian Explosives Company en 1910.
Dans les années 2000, et jusqu’à 2015, le site a servi à des entreprises de fabrication de produits chimiques et de peintures.
Durant cette même période, il a également fait l’objet de travaux de décontamination et de végétalisation.
Stéphane Blais, La Presse Canadienne