Le NPD propose une motion pour soutenir l'accès à l'avortement
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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Le Nouveau parti démocratique (NPD) s'en prend aux conservateurs sur la question de l'avortement en présentant une motion pour dénoncer ce qu'il juge être une vague de lois, de pétitions et de menaces visant à réduire l'accès à l'avortement.
Le chef Jagmeet Singh a déclaré que son parti utiliserait sa prochaine journée d'opposition pour forcer la Chambre des communes à débattre et à voter sur une motion demandant une action urgente pour améliorer l'accès à l'avortement.
M. Singh a affirmé que les députés conservateurs pro-vie «mènent souvent la barque» dans l'opposition officielle, et que le chef Pierre Poilievre a «laissé ses députés présenter des lois anti-choix, des motions anti-choix».
«Il y a une réelle menace de la part des conservateurs», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Montréal.
Le NPD a cité dans son communiqué de presse plusieurs exemples de ce qu'il a appelé des mesures «anti-choix» de la part des conservateurs, notamment une pétition présentée plus tôt cette année par un député conservateur qui affirmait que plus de 98 % des avortements «sont pour des raisons de commodité sociale ou personnelle».
M. Poillievre a indiqué à l'époque qu'il n'était pas d'accord avec la pétition.
Il s'est déjà qualifié de pro-choix et a déclaré qu'il n'adopterait pas de lois restreignant l'avortement s'il était élu.
Une déclaration publiée par son porte-parole jeudi a réitéré cela.
«Lorsque les Canadiens éliront Pierre Poilievre comme premier ministre, aucune loi ou règle ne sera adoptée pour restreindre les choix reproductifs des femmes. Point final», a déclaré Sebastian Skamski.
La députée conservatrice Cathay Wagantall a présenté l'année dernière un projet de loi d'initiative parlementaire pour encourager les juges à considérer la grossesse d'une victime comme un facteur aggravant dans la détermination de la peine.
La Coalition pour le droit à l'avortement au Canada a exhorté les députés à voter contre le projet de loi au motif qu'il favorise les droits du fœtus, même si le texte du projet de loi ne mentionne pas de droit semblable.
Les ministres libéraux ont estimé que le projet de loi représentait un effort pour rouvrir le débat sur l'avortement au Canada.
Mme Wagantall, qui a clairement indiqué qu'elle s'opposait à l'avortement, a assuré que le projet de loi C-311 n'avait rien à voir avec cela.
À l'époque, un porte-parole de Poilievre avait déclaré qu'il prévoyait de voter en faveur du projet de loi.
M. Singh a également critiqué les libéraux au pouvoir jeudi, affirmant qu'ils n'avaient pas fait assez pour améliorer l'accès à l'avortement au Canada.
«Ce vote est très important, mais il est également important que le vote sur cette motion ne porte pas seulement sur la menace conservatrice, mais sur l'inaction des libéraux», a déclaré M. Singh, ajoutant que l'accès à l'avortement au Canada «s'aggrave, et non s'améliore».
Pendant la période des questions, la ministre des Femmes et de l'Égalité des genres, Marci Ien, a contesté cela, citant le fonds gouvernemental pour la santé sexuelle et reproductive.
«Alors que les députés conservateurs tentent de limiter le droit des femmes à choisir, nous continuerons à travailler dur pour ouvrir toutes les portes possibles», a-t-elle déclaré.
Rosa Saba, La Presse Canadienne