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Le changement de quota de civelles d'Ottawa est dénoncé par des bénéficiaires

durée 16h14
20 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

HALIFAX — Ottawa a élaboré un plan visant à redistribuer la richesse de la pêche aux civelles de la Nouvelle-Écosse des gros détenteurs de permis aux pêcheurs individuels, mais certains bénéficiaires potentiels du quota estiment que la proposition est injuste, inapplicable et indésirable.

Debout près d'une rivière à la périphérie d'Halifax, Suzy Edwards a déclaré cette semaine qu'elle était satisfaite de son emploi chez Atlantic Elver Fishery. Son employeur basé dans le sud de la Nouvelle-Écosse est l'un des neuf titulaires de permis commerciaux qui risquent de perdre entre 60 et 90 % de leurs quotas.

«Cela va briser une merveilleuse équipe qui est presque comme une famille, a-t-elle souligné. Nous n'obtiendrons pas un bon prix, car il y aura beaucoup de concurrence et moins d'acheteurs».

Selon la proposition du ministère fédéral des Pêches, publiée plus tôt ce mois-ci, 27 % des prises totales des Maritimes, soit environ 10 000 kilos, seraient transférées à 120 personnes qui travaillaient pour les titulaires de permis.

Mme Edwards, une travailleuse sociale qui s'est reconvertie dans la pêche il y a 14 ans, a indiqué qu'elle n'aurait peut-être pas d'autre choix que d'accepter le quota de 22 kilos pour aider sa famille. «Ce n'est pas ce que je veux, a-t-elle ajouté. S'ils me disaient que je pouvais donner mon quota à Atlantic Elver Fishery et pêcher pour eux, c'est ce que je ferais.»

Le ministère des Pêches a déclaré vendredi que la pêche à la civelle «offre une occasion unique d'élargir la répartition de la prospérité, en incluant potentiellement les jeunes pêcheurs, les employés des titulaires de permis commerciaux existants et les pêcheurs qui participent à des entreprises commerciales coopératives».

Cependant, Suzy Edwards et Mark Weldon, un autre pêcheur, ont mentionné qu'ils étaient désormais confrontés à des problèmes qui n'ont pas de solutions simples, comme le manque de bassins de rétention pour garder leurs prises en vie, l'incertitude quant au prix qu'ils recevront et le manque de clarté quant aux rivières auxquelles ils auront accès.

À une certaine époque de l'histoire de l'industrie, une prise de 22 kilos aurait pu être un moyen de subsistance viable, lorsque les prix atteignaient entre 4000 et 5000 $ le kilo. La valeur des civelles peut toutefois énormément fluctuer, a expliqué M. Weldon.

«Je veux continuer à travailler pour Atlantic Elver Fishery, car ils prennent grand soin de nous. C'est plus sûr. (...) Ottawa me donne 22 kilos, c'est juste me laisser là-bas seul avec 120 autres nouveaux pêcheurs et tous les gens au hasard qui se présentent dans les rivières», a-t-il avancé, estimant qu'il lui en coûterait près de 20 000 $ pour créer un système de rétention de ses prises.

Avec la limite de capture de l'entreprise potentiellement fixée à 228 kilogrammes, en baisse de 80 % par rapport aux 1200 kilogrammes de 2022, la directrice d'Atlantic Elver Fishery, Genna Carey, estime qu'elle ne pourra conserver que quelques-uns de ses 18 employés réguliers.

Les tensions liées à la pêche ont conduit à des violences sur les rivières de la province ce printemps, notamment des accusations d'agression et des coups de feu. En conséquence, la saison a été fermée en mars, peu après le début de la pêche.

Michael Tutton, La Presse Canadienne

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