Le BST salue la maîtrise des règles de sécurité de naufragés à Terre-Neuve


Temps de lecture :
3 minutes
Par La Presse Canadienne, 2024
ST. JOHN'S — L'équipage d'un bateau de pêche terre-neuvien qui avait passé plusieurs jours à la dérive dans un radeau de sauvetage l'année dernière a suivi les bonnes pratiques de sécurité avant et après l'incendie du navire, selon le Bureau de la sécurité des transports du Canada.
Dans un rapport publié mercredi, le BST souligne que ses enquêtes révèlent souvent une «faible culture de sécurité» à bord des bateaux de pêche commerciale. Or, ce n'était pas le cas du capitaine et des six membres d'équipage de l'«Elite Navigator», qui a coulé à environ 240 km des côtes aux premières heures du 18 juillet 2024, indique le rapport.
«Le bateau transportait plus d’équipement de sécurité que ne l’exigeait la réglementation, et le capitaine et les membres d’équipage avaient pour pratique de discuter des scénarios et des interventions en cas d’urgence», lit-on dans le rapport du BST. «Pendant l’événement, ils ont aussi démontré des concepts issus de la formation sur la sécurité, en particulier leur utilisation de l’équipement de sauvetage.»
Une alarme s'est déclenchée sur le bateau le 17 juillet 2024, quelques instants après que le capitaine eut communiqué par radio avec la côte pour annoncer qu'ils rentraient chez eux après une sortie de pêche au turbot. Le capitaine a remarqué de la fumée provenant de la salle des machines et un autre membre d'équipage a vu des flammes dans les conduits d'échappement, qui contenaient les tuyaux d'échappement du moteur principal et du générateur, selon le rapport.
Comme le bateau a ensuite coulé, les enquêteurs n'ont pas pu déterminer la cause de l'incendie. L'équipage n'avait aucun moyen de fermer rapidement la salle des machines et de déployer un système d'extinction d'incendie au dioxyde de carbone (CO2), mais ce système n'était pas exigé par la réglementation et son utilisation n'était donc soumise à aucune règle, ont indiqué les enquêteurs.
«Si les bateaux de pêche sont équipés de systèmes au CO2, il est important que ces systèmes soient conçus de manière optimale pour les situations d’urgence, précise le BST. Par exemple, la ventilation de la salle des machines doit pouvoir être scellée rapidement.»
Les tentatives de lutte contre les flammes ayant échoué, un membre d'équipage a saisi cinq combinaisons d'immersion – tout ce qu'il pouvait transporter – et les a remises à ses compagnons. Deux autres hommes ont été piégés par les flammes à l'avant du bateau, selon le rapport.
Le capitaine a lancé des appels de détresse à l'aide du radiotéléphone VHF et du dispositif d'appel sélectif numérique VHF du bateau, mais le rapport indique que le navire était tellement loin au large qu'il était impossible que les signaux parviennent directement aux autorités des Services de communications et de trafic maritimes.
Cependant, le rapport indique qu'un radiotéléphone à moyenne fréquence, disponible à bord du bateau mais non utilisé, a une portée plus longue et aurait pu transmettre les appels de détresse avec succès.
«Voilà pourquoi il est important que les marins connaissent les capacités des divers dispositifs d’alerte de détresse afin de pouvoir utiliser le dispositif qui convient le mieux au scénario donné», souligne le BST.
Les cinq hommes en combinaison ont sauté dans l'eau glaciale, où les vagues atteignaient trois mètres de hauteur. Deux d'entre eux ont nagé jusqu'aux membres d'équipage bloqués à l'avant et les ont aidés à descendre du bateau et à monter dans les radeaux de sauvetage.
Ils dérivaient dans le radeau depuis plus de 50 heures lorsqu'ils ont aperçu un hélicoptère et des lumières provenant d'un bateau voisin et ont déclenché leur dernière fusée éclairante, selon le rapport. L'hélicoptère a perçu le signal et la Garde côtière canadienne les a secourus peu après.
La Presse Canadienne