La Ligue des droits et libertés réclame une enquête sur la mort de Koray Kevin Celik


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Par La Presse Canadienne, 2023
MONTRÉAL — La décision du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) de ne pas porter d'accusations contre les agents qui ont participé à l'intervention policière ayant mené à la mort de Koray Kevin Celik en 2017 doit être revue par un comité indépendant, plaide la Ligue des droits et libertés à la lumière des conclusions du coroner appelé à se pencher sur ce dossier.
Pour la LDL, «il est clair que M. Celik a été victime de brutalité policière et que l’usage de la force a contribué à son décès», indique l'organisme dans un communiqué diffusé au lendemain de la publication du rapport du coroner Luc Malouin.
Koray Kevin Celik, âgé de 28 ans, était en état d'ébriété peu après 2 heures du matin le 6 mars 2017, dans l'arrondissement de L'Île-Bizard, dans l'ouest de Montréal. Dans son état, ses parents voulaient l'empêcher de prendre le volant. Ils ont donc appelé le 911 pour demander de l'aide.
Les policiers arrivés sur place ont tenté de maîtriser M. Celik, notamment avec un bâton télescopique. Toutefois, selon ses parents, les policiers ont utilisé une force excessive, frappant à plusieurs reprises leur fils avec leurs pieds et leurs genoux, avant qu'il ne cesse de respirer et décède quelques heures plus tard.
Vendredi, le coroner Malouin a conclu dans son rapport que M. Celik est décédé dans le cadre d'une intervention qui «n’a pas été faite en application des principes élémentaires d’une bonne intervention policière».
Selon le coroner, les policiers se sont placés eux-mêmes dans une position délicate et ce sont eux qui ont créé le besoin d'avoir recours à la force pour maîtriser M. Celik.
Or, le DPCP avait jugé en 2019 que «considérant le danger imminent auquel ils faisaient face et le défaut d'obtempérer de l'individu, les policiers avaient des motifs raisonnables d'estimer que la force appliquée à l'endroit de l'homme était nécessaire pour leur protection et celle des parents sur place».
La LDL croit que cette conclusion était fondée uniquement sur la version des policiers fournie au BEI, et que le rapport du coroner publié vendredi est assez catégorique pour justifier qu'un comité indépendant, nommé par le gouvernement, se penche sur la décision du DPCP de ne pas porter d'accusations contre les agents impliqués.
Mathieu Paquette, La Presse Canadienne