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L'actuaire en chef en désaccord avec l'estimation du régime de retraite de l'Alberta

durée 20h52
23 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

EDMONTON — Un rapport de l’actuaire en chef du Canada suggère que l’Alberta n’aurait pas droit à plus de la moitié des actifs du Régime de pensions du Canada (RPC) que la province a soutenu devoir obtenir si elle devait quitter le fonds d’investissement.

Le document de l’actuaire en chef, publié vendredi, indique que le calcul selon lequel l’Alberta devrait obtenir 53 % — soit 334 milliards $ — des 575 milliards $ d’actifs du RPC «ne respecte pas» la législation fédérale sur les pensions.

L’estimation de 334 milliards $ provient d’un rapport commandé par le gouvernement de l’Alberta en 2023 aux consultants LifeWorks.

L’actuaire en chef a plutôt accepté l’interprétation du professeur d’économie de l’Université de Calgary, Trevor Tombe, qui avait fixé la part de l’Alberta entre 20 % et 25 % du total des actifs.

«C'est un rejet complet de la formule utilisée dans le rapport LifeWorks», a déclaré le professeur Tombe, ajoutant que, comme la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, il était déçu que le rapport ne contienne pas de données plus détaillées.

Toutefois, il a déclaré que la frustration de la première ministre Smith de ne pas avoir obtenu de chiffre en dollars est malhonnête, car le rapport fournit une formule simple pour y parvenir.

«Ce n'est pas difficile. Nous pouvons demander à des élèves du secondaire de calculer ce montant, et ils pourraient le faire», a-t-il dit, ajoutant que les responsables provinciaux ont probablement déjà calculé un chiffre.

Mme Smith a réitéré jeudi que son gouvernement n'envisagerait pas d'aller de l'avant avec un référendum sur la question avant d'avoir reçu un chiffre ferme d'Ottawa.

«Nous avions l'impression que l'actuaire en chef embauchait trois analystes différents pour examiner la législation, afin de pouvoir obtenir trois façons très précises d'examiner cette question, afin que nous ayons un chiffre précis», a déclaré Mme Smith lors d'une conférence de presse sans lien avec cette affaire.

L'application des données du rapport de LifeWorks à la formule fournie par l'actuaire en chef suggérerait que la part de l'Alberta serait d'environ 135 milliards $, a déclaré M. Tombe.

Cependant, il a noté que les actifs du RPC augmentent et diminuent constamment, de sorte que toute estimation pourrait rapidement devenir sans importance.

L'actuaire en chef Assia Billig a écrit que la formule de LifeWorks diviserait le gâteau du RPC en laissant certaines provinces avec une allocation nette négative - un arrangement qui irait à l'encontre du libellé de la législation fédérale.

Cette position, selon le rapport, est conforme aux conclusions d'un comité consultatif indépendant. Quatre des cinq membres du comité ont finalement adhéré à l'approche de M. Tombe.

M. Tombe a déclaré que l'estimation de LifeWorks calculait ce à quoi l'Alberta aurait droit si elle avait un régime de retraite provincial indépendant commençant en même temps que la création du RPC en 1966.

Mme Smith soutient depuis longtemps que les Albertains sont mal traités en vertu du RPC.

Son gouvernement, le Parti conservateur uni, a dépensé 7,5 millions $ dans une campagne publique vantant les avantages d'un régime provincial, y compris la possibilité de cotisations moins élevées et de paiements plus élevés aux retraités.

Il a également mis sur pied un comité public pour parler directement aux Albertains de la question, mais l'a ensuite mis en veilleuse en attendant une estimation fédérale.

M. Tombe a déclaré qu'il valait la peine d'avoir un débat public sur les risques et les avantages potentiels d'un régime de retraite provincial, mais que le gouvernement de l'Alberta devrait être transparent sur ses méthodes.

«Le défi pour le gouvernement est que les chiffres du sondage n'ont pas bougé du tout, même avec un ensemble d'avantages complètement exagérés», a-t-il déclaré.

La semaine dernière, un porte-parole du ministère fédéral des Finances a déclaré que ce dernier, de concert avec les provinces et les territoires, examinait les conclusions de l’actuaire en chef.

«Des discussions auront lieu entre le gouvernement du Canada et les provinces et territoires au cours des prochaines semaines au sujet du rapport et des prochaines étapes possibles», a indiqué le porte-parole.

Lisa Johnson, La Presse Canadienne

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