G7: Joly compte faire pression sur les États-Unis durant ses rencontres à Charlevoix


Temps de lecture :
2 minutes
Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, promet d'utiliser chacune de ses rencontres avec ses homologues du G7, d'ici la fin de la semaine, pour presser les États-Unis de faire marche arrière sur les droits de douane qu'ils imposent au Canada.
«Dans chaque réunion, je vais soulever l'enjeu des tarifs, pour coordonner notre réponse avec les Européens et pour mettre de la pression sur les Américains», a dit mercredi Mme Joly, à Ottawa, quelques heures avant de se rendre dans la région de Charlevoix, au Québec, où elle rencontrera ses vis-à-vis du Groupe des sept (G7).
Elle a prévenu les Européens qu'ils ne sont pas à l'abri d'éventuels droits de douane du président américain Donald Trump.
«À mes collègues en Europe et dans le monde entier, je dis depuis longtemps que le Canada est le canari dans la mine, que, si les États-Unis peuvent nous faire ça à nous – leur allié et ami le plus proche –, aucun d’entre vous n'en est exempt», a-t-elle déclaré en point de presse.
Mme Joly doit accueillir à Charlevoix, plus tard mercredi, le secrétaire d'État américain Marco Rubio, de même que les représentants du Royaume-Uni, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon et de l'Union européenne.
Leurs discussions doivent s'échelonner sur trois jours et mettre la table pour le prochain sommet des dirigeants du G7, qui est prévu en juin à Kananaskis, en Alberta.
Le Canada souhaite faire de l'invasion russe de l'Ukraine sa priorité pour ce sommet, mais le contexte de guerre commerciale avec les États-Unis a le potentiel de chambouler les plans des réunions préparatoires pilotées par Mme Joly.
Si la ministre a signalé qu'elle a l'intention d'aborder les droits de douane américains dans chaque réunion de travail qu'elle aura à Charlevoix, M. Rubio ne s'attend pas à ce que la question soit discutée.
«Ce n'est pas ce dont nous allons parler au G7, et ce n'est pas ce dont nous allons parler durant notre séjour là-bas», a-t-il dit mardi en s'adressant aux journalistes depuis l'Irlande.
Le secrétaire d'État américain était alors questionné sur l'opinion négative du gouvernement canadien à l'égard de la surtaxe que défend M. Trump, de même que l'indignation d'Ottawa face à l'idée que le Canada devrait devenir le 51e État américain.
«Nous avons beaucoup d'autres choses sur lesquelles travailler», a ajouté M. Rubio.
La rencontre de Mme Joly et ses homologues doit permettre d'aborder «le soutien continu à l’Ukraine relativement à l’agression de la Russie, la situation au Moyen-Orient et la stabilité dans la région indopacifique», a indiqué le gouvernement canadien par communiqué.
Le Canada assure la présidence du G7 cette année, rôle qui est attribué en alternance entre les pays membres de l'organisation.
La première session de travail préparatoire qui doit avoir lieu jeudi, à Charlevoix, aura pour thème «renforcer le G7».
- Avec Dylan Robertson
Émilie Bergeron, La Presse Canadienne