Écoles confessionnelles: Beauchemin s'inscrit en faux avec le caucus libéral
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Par La Presse Canadienne, 2024
QUÉBEC — La volte-face du caucus libéral sur le financement des écoles religieuses provoque des remous dans la course à la chefferie du parti. Frédéric Beauchemin – qui est aussi député de Marguerite-Bourgeoys – s'inscrit en faux avec son caucus alors que l’ex-maire de Montréal Denis Coderre dit avoir un «malaise sérieux et profond» avec la décision.
En tant que candidat à la chefferie, M. Beauchemin est favorable au maintien du financement des écoles confessionnelles, affirmant que cela permet aux parents la liberté de choix pour leurs enfants, tant que ce genre d’établissement scolaire respecte le cursus du ministère de l’Éducation. Selon lui, les militants libéraux doivent être consultés sur ce genre de questions.
«Pour un élément de fond comme ça, je pense que c'est important d'écouter notre base. (...) Si on veut représenter les Québécois, on devrait commencer par être capable d’écouter nos propres membres», a-t-il affirmé en point de presse à l’Assemblée nationale vendredi.
Mais M. Beauchemin se retrouve entre l’arbre et l'écorce, car il est aussi député au sein du caucus du Parti libéral du Québec (PLQ). Il indique avoir malgré tout voté avec son parti, car il est un «joueur d’équipe».
Mercredi, lors d’un débat sur une motion du Parti québécois demandant la fin du financement des écoles confessionnelles, la députée libérale Marwah Rizqy a dit que la position de son parti venait de changer. «Nous sommes maintenant d’avis que nous devons cesser le financement des écoles religieuses au Québec», a-t-elle affirmé.
«PLQ et non le PLQS»
Denis Coderre dit avoir «un malaise sérieux et profond avec la façon et la décision dans ce dossier. En fait, je suis contre ce changement de cap».
«En tout respect, non seulement on “flush” notre passé patrimonial mais je suis assez fatigué de cette tendance absolutiste et sectaire sans discernement et sans nuance. Il est temps de se souvenir d’où on vient et surtout respecter notre passé. (...) Nous sommes le PLQ et non le PLQS… Des nuances s’imposent», écrit-il dans une lettre envoyée au chef libéral intérimaire Marc Tanguay ainsi qu'aux membres du caucus.
M. Coderre croit également que les membres doivent être consultés. «Cette question ou ce changement de cap est trop important pour que la décision finale appartienne uniquement à un caucus ou encore à un ou une critique officielle du ou des dossiers», ajoute-t-il dans sa missive dont La Presse Canadienne a obtenu copie.
L’ancien PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Charles Milliard, propose pour sa part «la tenue d’États généraux en éducation». «Ces États généraux nous offriraient l'occasion non seulement d'aborder la question de la laïcité, mais aussi de s'attaquer aux défis urgents qui minent notre système éducatif, tels que la réussite scolaire de nos garçons», a-t-il écrit sur le réseau social X.
Il est aussi favorable à un ordre professionnel pour les enseignants.
«Prendre des décisions sous le coup de l’émotion est rarement une bonne idée. L’urgence est de faire respecter nos règles, dans toutes nos écoles. La question de la laïcité est importante et les décisions doivent être prises avec calme si on veut bien faire les choses», a indiqué, aussi sur X, un autre aspirant chef libéral, l’avocat fiscaliste Marc Bélanger.
Contactée par La Presse Canadienne, l’équipe de l’ancien ministre fédéral Pablo Rodriguez a indiqué que son candidat n’allait pas réagir pour le moment.
Thomas Laberge, La Presse Canadienne