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Des monteurs de lignes canadiens viennent en aide aux sinistrés des ouragans

durée 14h19
11 octobre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Stéphan Perreault et son équipe aident à rétablir le courant en Caroline du Nord depuis le passage de l'ouragan Helene à la fin septembre, et ils ne s'attendent pas à rentrer chez eux de sitôt.

Ils font partie des centaines, voire des milliers, de monteurs de lignes électriques canadiens qui ont été appelés à intervenir pour aider à reconstruire les réseaux électriques après le passage des ouragans Helene et Milton, qui ont laissé des millions d'Américains dans le noir.

M. Perreault dit que les monteurs de lignes ont été témoins de scènes de dévastation causées par Helene alors qu'ils travaillaient 16 heures par jour dans des conditions difficiles.

Ils ont vu notamment des routes emportées par les eaux et des réseaux électriques anéantis par le vent et les inondations.

L'ouragan Helene a également causé au moins 227 décès. Bien que M. Perreault n'ait pas lui-même été témoin de pertes humaines, il dit que les travailleurs ont vécu de nombreux moments difficiles, notamment lorsqu'ils ont rencontré de personnes désemparées qui ont perdu leur maison et leurs animaux de compagnie.

Stéphan Perreault a relaté que le travail de l'équipe autour d'Asheville, en Caroline du Nord, commençait à être presque terminé lorsque Milton a frappé. Il affirme que certaines équipes se sont déjà dirigées vers le nord de la Floride pour aider à la suite de cette tempête, qui a initialement laissé environ trois millions de personnes sans électricité, et il s'attend à suivre.

Hydro One, en Ontario, a déclaré jeudi avoir envoyé 50 travailleurs supplémentaires pour aider à rétablir le courant en Floride après Milton, en plus des 100 qui ont été envoyés aux États-Unis après Helene. Nova Scotia Power a envoyé environ 35 personnes en Floride.

«Il est important d'aider nos voisins et ils font de même pour nous soutenir lors de tempêtes majeures ici en Nouvelle-Écosse», a affirmé le service public.

M. Perreault dit que les deux entreprises pour lesquelles il travaille – Gagnon Line Construction et Holland Power Service – comptent plus de 700 personnes sur le terrain provenant de plusieurs provinces, dont l'Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick. M. Perreault, qui est établi dans les Cantons-de-l'Est, affirme que de nombreuses compagnies d'électricité, dont Hydro-Québec et des entreprises locales de Sherbrooke, Magog, Coaticook et Jonquière, ont permis à leurs employés de prendre congé pour se joindre à l'effort aux États-Unis.

Accueillis «comme des héros»

Daniel Dumas, de l'entreprise de lignes électriques EEA au Québec, affirme que les équipes en Caroline du Nord vivent dans des conditions difficiles, dormant à 16 personnes dans une caravane et mangeant dans une tente-restaurant dans un camp de travailleurs de fortune. M. Dumas, qui devait rejoindre l'équipe vendredi, a raconté qu'ils se réveillaient à 5 h 30 et travaillaient jusqu'à 21 h ou 21 h 30 pour reconstruire le réseau électrique délabré.

Mais il dit qu'ils sont encouragés par la gratitude manifestée envers les équipes canadiennes qui sont accueillies «comme des héros» par des citoyens qui offrent de la nourriture, du café et des remerciements. Dans un moment mémorable, un pasteur s'est même approché de l'un des camions de travail pour bénir l'équipe, a-t-il déclaré.

Perreault abonde dans le même sens. Bien que le voyage ait été rempli de moments difficiles, il a également été frappé par de petits gestes de gentillesse, notamment de la part de personnes qui ont offert d'utiliser leurs VTT et voiturettes de golf et ont apporté des collations et de l'eau, et de restaurants qui se sont rapidement mobilisés pour nourrir les travailleurs affamés.

Pierre Duval, un employé de Sproule Powerline, une entreprise ontarienne, se rendait vendredi de la Caroline du Sud à la Floride. Il a dit avoir vu des inondations, des lignes électriques abattues et des arbres qui sont tombés sur des maisons, «comme on le voit à la télévision».

«C'est un désastre (…) juste un désastre», a-t-il déclaré.

M. Duval, d'Alfred et Plantagenet, en Ontario, dit que le travail des dernières semaines a été difficile, mais il dit être habitué – à part pour la chaleur. Il est aux États-Unis depuis environ deux semaines et dit qu'il n'a aucune idée de la date à laquelle il rentrera chez lui.

«Oh mon Dieu, je ne sais pas, a-t-il affirmé. Ce n'est pas moi qui décide. Chaque fois qu'ils nous libèrent, nous rentrons chez nous et il nous faut trois jours de route pour rentrer.»

Morgan Lowrie, La Presse Canadienne