Défi 1000 gestes pour la nature : «Un bon vaccin contre l’écoanxiété»


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Le «Défi 1000 gestes pour la nature», qui revient jusqu'au 20 mai pour une cinquième année, vise à mobiliser les jeunes du primaire et du secondaire afin qu'ils fassent un geste pour la protection de la nature en ramassant des déchets à l'endroit de leur choix.
Si l'événement a permis l'an dernier plus de 13 600 gestes — l'équivalent de 11 tonnes de déchets retirés de l'environnement — les organisateurs se donnent comme objectifs d'atteindre 20 000 gestes à travers le Québec.
Pour Lyne Morrissette, cheffe scientifique de la mission 1000 tonnes qui anime ce défi depuis 2021 en partenariat avec les magazines jeunesse «Les Explorateurs», «Les Débrouillards» et «Curium», cette initiative donne avant tout aux jeunes un «pouvoir d'action dont ils ont besoin».
«Le simple fait de ramasser des déchets, ça apporte une connexion aux jeunes à leur environnement, mais pas en leur faisant peur (...) c'est le meilleur vaccin contre l'écoanxiété, souligne Mme Morrissette en entrevue à La Presse Canadienne. Quand on a les deux mains dedans, puis qu'on est en train de faire un geste, on réalise l'impact qu'on peut avoir, puis ça opère un changement dans le reste de nos activités quotidiennes.»
Loin d'être une corvée de nettoyage, le «Défi 1000 gestes pour la nature» se veut avant tout ludique pour les jeunes. Ils peuvent participer seuls, en famille, entre amis ou avec leur classe. Il leur est demandé de se photographier pendant ou après l’activité et de s’inscrire sur le site internet du défi pour courir la chance de gagner un des prix d'une valeur totale de 6500$.
«De nous envoyer des nouvelles de ce qui a été fait, ça permet d'en inspirer d'autres, et de là naissent toutes sortes de défis (...) les écoles se relancent l'une à l'autre, on voit déjà les résultats», a ajouté Lyne Morrissette alors que le défi a commencé le 15 avril.
Le site internet du défi met divers outils à la disposition des participants pour assurer un ramassage de déchets en toute sécurité. Il est notamment recommandé qu'un adulte supervise le ramassage et que les participants portent des gants ou qu'ils utilisent une paire de pinces pour ramasser les déchets sans contact.
Bien que toutes les générations puissent participer à cette initiative, l'objectif se concentre sur les jeunes qui souvent peuvent se sentir «très petite face aux enjeux environnementaux, car ils sont dans un système duquel ils dépendent».
«On vise cette génération-là, pas pour leur donner le fardeau de nettoyer la planète à notre place, mais vraiment pour leur donner le pouvoir de sentir qu'ils peuvent faire une différence, a indiqué Mme Morrissette. C'est important de s'intéresser à cette génération-là, puis de freiner un peu l'écoanxiété et de les mettre dans l'action, tout en leur disant qu'on peut s'attaquer à ce problème-là ensemble, puis faire une différence qui va nous donner un futur un peu moins sombre.»
La cheffe scientifique de la Mission 1000 tonnes constate un réel engouement chez les jeunes depuis la création du défi. Elle dit que pas moins de 50 000 jeunes se sont mobilisés au cours des quatre dernières années.
Quentin Dufranne, La Presse Canadienne