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Consule canadienne chassée de Chine après le renvoi du Canada d'un diplomate chinois

durée 04h50
9 mai 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — La Chine a annoncé qu’une diplomate canadienne était désormais "persona non grata" en représailles à l'expulsion par le Canada, lundi, d'un fonctionnaire consulaire chinois.

Mardi, le ministère chinois des Affaires étrangères a publié une déclaration sur son site Web en anglais indiquant que Jennifer Lynn Lalonde, consule du consulat général du Canada à Shanghai, a été invitée à partir avant le 13 mai, et que la Chine se réservait le droit de prendre d’autres mesures de représailles.

Les autorités chinoises écrivent que le renvoi de Mme Lalonde est une "contre-mesure réciproque à la décision sans scrupules du Canada", qu'elle "condamne fermement et à laquelle elle s'oppose fermement".

Le Service canadien de renseignement et de sécurité (SCRS) soutient que le diplomate chinois Zhao Wei a été impliqué dans un complot visant à intimider un député de la Chambre des communes, Michael Chong du Parti conservateur (PCC), et ses proches qui demeurent à Hong Kong.

Lundi, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a publié une déclaration selon laquelle le Canada avait déclaré le diplomate Zhao Wei, basé à Toronto, comme "persona non grata". Les appels à son expulsion ont commencé la semaine dernière après que le Globe and Mail ait soutenu que le SCRS avait des informations en 2021 selon lesquelles le gouvernement chinois cherchait des moyens d'intimider M. Chong et ses proches à Hong Kong. Le gouvernement fédéral a confirmé ces informations.

À la suite de l'annonce de la ministre Joly, l'ambassade de Chine à Ottawa avait publié une déclaration accusant le Canada d'avoir enfreint le droit international et d'avoir agi en fonction d'un sentiment antichinois. L’ambassade avait ajouté que cette décision sabotait les relations entre la Chine et le Canada et avait promis des mesures de représailles.

Lundi, le Parti conservateur est parvenu à faire adopter une motion exigeant l’expulsion de Zhao Wei, avec l'appui des bloquistes et néo-démocrates. Cependant, l'ensemble des partis d'opposition considère que l'expulsion de Zhao Wei survient trop tard.

«Cela n'aurait pas dû prendre autant de temps», a dit M. Chong en mêlée de presse. Il a fait valoir qu'il est su et connu depuis longtemps que des membres de la communauté sino-canadienne sont intimidés par la Chine et qu'Ottawa n'avait pas à attendre qu'un élu comme lui soit ciblé. 

«J'espère que cette décision (...) envoie un message clair au régime (chinois) que c'est inacceptable de menacer les citoyens au Canada et j'espère que c'est une victoire pour tous les Canadiens dans les communautés ethnoculturelles», a-t-il poursuivi.

Le député bloquiste René Villemure estime lui aussi que le gouvernement Trudeau a tardé à agir. «Tolérer davantage la présence du diplomate chinois était une honte à la démocratie, à la protection des députés», a-t-il commenté.

Le leader parlementaire néodémocrate, Peter Julian, a abondé dans le même sens, ajoutant qu'il espère que les libéraux prendront d'autres actions pour endiguer les tentatives d'ingérence étrangère. Il a souligné que son parti, tout comme les conservateurs et les bloquistes, réclame une enquête publique et indépendante.

D'ailleurs, la motion conservatrice adoptée lundi vise également à réclamer le déclenchement immédiat d'une telle enquête sur l'ingérence étrangère dans les élections.

Le premier ministre Justin Trudeau a mandaté un rapporteur spécial, David Johnston, pour qu'il détermine si, oui ou non, une telle enquête doit être lancée. Ce dernier a jusqu'au 23 mai pour trancher.

La Presse Canadienne

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