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Ces chercheurs disent avoir détecté de petits signes de conscience chez des comateux

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4 septembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

Des chercheurs de London, en Ontario, affirment qu’ils ont pu détecter une activité cérébrale chez un patient comateux qui avait subi une lésion cérébrale — une découverte qui pourrait avoir un impact sur les soins aux patients.

Karnig Kazazian, chercheur associé au Lawson Health Research Institute et au London Health Sciences Centre, explique qu’une technique de neuro-imagerie a été utilisée pour observer le cerveau de trois patients afin de détecter une activité en réponse à différentes commandes.

Les patients avaient déjà été jugés cliniquement insensibles, ce qui signifie qu’ils n’avaient pas réagi lorsqu’on leur demandait de lever le pouce, de bouger les orteils ou d’ouvrir et de fermer les yeux.

Mais le professeur Kazazian affirme que l’un des patients a montré une activité neurologique significative dans la bonne partie du cerveau lorsqu’on lui a demandé de s’imaginer jouant au tennis.

Il affirme que cette découverte, publiée récemment dans la revue «The Proceedings of the National Academy of Sciences», s’appuie sur des recherches antérieures qui suggèrent que 15% des patients comateux ont une certaine conscience cognitive même s’ils semblent insensibles aux stimuli.

Le coauteur principal de l’étude croit que cette technologie devrait être mise à disposition des unités de soins intensifs dans tout le pays, car elle pourrait aider les médecins et les membres de la famille à prendre des décisions éclairées sur la poursuite des soins intensifs si le patient montrait certains signes de conscience.

«En montrant que certains patients peuvent encore être “là quelque part” malgré un comportement ne démontrant aucun signe, vous pouvez imaginer que cela influencerait vraiment grandement la décision de rester ou non sous assistance respiratoire ou de passer à une mort paisible», a déclaré le professeur Kazazian.

Les chercheurs ont également observé une activité dans la partie du cerveau du patient responsable du traitement des informations auditives lorsqu’ils faisaient jouer des «histoires complexes».

Mais la tâche consistant à imaginer jouer un match de tennis — un test que les chercheurs ont répété cinq fois — était le signe de conscience le plus révélateur, a déclaré M. Kazazian.

Ce test a déclenché une activité dans le cortex prémoteur du patient — la partie du cerveau qui planifie et organise le mouvement.

«Des travaux antérieurs de notre groupe ont montré qu’il faut être conscient pour imaginer jouer au tennis. Il faut “être là quelque part”, car ce n’est pas quelque chose que l’on fait automatiquement sans aucune conscience», a déclaré le professeur Kazazian.

Dans une réponse moins robuste, un autre patient «insensible» semblait avoir la capacité de percevoir passivement la parole, selon l’étude. Un troisième patient n’a montré aucune réponse à aucune des commandes.

La technologie de la lumière, appelée spectroscopie proche infrarouge fonctionnelle, projette de la lumière dans le cerveau. «Une plus grande absorption de lumière signifie plus d’activité cérébrale», a-t-il expliqué.

Avant d’utiliser cette technologie sur les trois patients comateux, les chercheurs l’ont testée sur plus de 100 participants en bonne santé pour déterminer quelles tâches et commandes étaient les plus efficaces pour susciter l’activité cérébrale.

Des recherches supplémentaires sont nécessaires sur davantage de patients pour déterminer si l’activité cérébrale détectée est ou non associée au pronostic d’un patient, a souligné M. Kazazian.

Son groupe de recherche est en train de le faire avec des patients en soins intensifs dont les familles donnent leur consentement.

L’équipe étudiera également si cette imagerie spectroscopique peut être utilisée pour communiquer avec les patients dans le coma, a déclaré M. Kazazian.

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

Nicole Ireland, La Presse Canadienne

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