C.-B.: aucune chance pour la suggestion d’opioïdes sans ordonnance, dit David Eby
Temps de lecture :
3 minutes
Par The Canadian Press, 2024
VANCOUVER — Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a assuré qu’il y avait «zéro pour cent de chance» que la province mette en œuvre les recommandations formulées par la patronne de la santé publique de la province, selon lesquelles des solutions de rechange aux opioïdes et autres drogues illicites devraient être disponibles sans ordonnance.
M. Eby a réitéré son «immense respect » pour la Dre Bonnie Henry, qui, selon lui, a sauvé d’innombrables vies pendant la pandémie de COVID-19, ajoutant que c’est normal qu’ils aient parfois une divergence d’opinions.
Il a toutefois indiqué, lors d’une conférence de presse indépendante vendredi, que sa position était «non négociable» et que la Colombie-Britannique avait des réserves. «Nous n’évoluerons pas vers un modèle dans lequel les professionnels de la santé ne seraient pas directement impliqués si les gens consomment des drogues nocives et toxiques », a-t-il fait valoir.
La Dre Henry a affirmé jeudi que les stratégies d'interdiction des drogues n’ont pas seulement échoué à contrôler l’accès aux substances illicites, mais qu'elles ont également créé un approvisionnement non réglementé en drogues toxiques ayant coûté la vie à plus de 14 000 personnes depuis la déclaration d’une urgence sanitaire en Colombie-Britannique, il y a huit ans.
Son rapport indique qu'au moins 225 000 personnes en Colombie-Britannique ont accès à des drogues non réglementées. Le fentanyl continue d’être la principale cause de mortalité, avec 83% des décès liés aux opioïdes.
La Dre Henry affirme que la distribution de médicaments plus sûrs sur ordonnance se heurte à des «obstacles et défis» présentés par la capacité limitée du système. Son rapport fait écho aux conclusions de l’ancienne coroner en chef Lisa Lapointe, qui avait affirmé en janvier, avant de quitter son poste, que la prescription de médicaments plus sûrs ne résoudrait pas la crise.
Santé publique et réalité politique
M. Eby a rappelé vendredi que la santé publique a un rôle important à jouer et doit rester indépendante.
Il a ajouté que ce n’était pas la première recommandation que les gouvernements n'endossent pas. Il a donné pour exemple les recommandations de santé publique selon lesquelles les limites de vitesse dans les villes devraient être de 30 kilomètres/heure et que les prix de l’alcool devraient être augmentés pour réduire les risques liés à la santé.
«Cette liste montre qu’il existe parfois un écart entre ce que les responsables de la santé publique estiment être la meilleure ligne de conduite et la réalité politique», a-t-il dit. «Nous n’allons pas réduire les limites de vitesse à 30 kilomètres à l’heure en Colombie-Britannique. Ce n’est tout simplement pas envisagé.»
Il a ajouté que c’était le rôle du gouvernement de trouver un équilibre entre «l’habitabilité des communautés et la protection des personnes».
«Je respecte et apprécie toujours les conseils du Dr Henry (mais cela) ne signifie pas que nous les suivons toujours.»
Le renvoi de la Dre Henry demandé
Dans une réponse écrite donnant suite au rapport de la Dre Henry, les conservateurs ont demandé son «renvoi immédiat», qualifiant ses recommandations de «profondément troublantes», «choquantes» et «irresponsables».
Vendredi, M. Eby a établi un contraste entre les appels du chef conservateur John Rustad au licenciement de Mme Henry à cause du rapport et son soutien aux agents de santé publique qui ont refusé de se faire vacciner.
« C’est, je pense, complètement bizarre qu’il veuille se débarrasser de quelqu’un qui a fait un travail si incroyable pour nous pendant la pandémie et nous a guidés à travers cela, et à la place récompenser les personnes qui ont refusé de se faire vacciner, a relevé M. Eby. C’est une position très différente et distincte de la nôtre.»
Brieanna Charlebois, La Presse Canadienne