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Bois d'œuvre: les propos de Trump sont qualifiés de «distraction» par Parmar

durée 18h49
2 mars 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

VANCOUVER — Le ministre des Forêts de la Colombie-Britannique a déclaré que le dernier décret du président américain Donald Trump n'était «rien de plus qu'une distraction» après que ce dernier eut signé deux décrets visant à accroître l'approvisionnement intérieur en bois de son pays tout en réduisant sa dépendance aux importations de bois d'œuvre d'autres pays, dont le Canada.

Le président Trump a signé samedi un ensemble de mesures visant à accroître la production nationale de bois d'œuvre, notamment la nomination d'une directive pour que le ministère du Commerce enquête sur les dommages possibles que les importations de bois d'œuvre représentent pour la sécurité nationale.

Un haut responsable de la Maison-Blanche a déclaré que le Canada, le Brésil et l'Allemagne, entre autres, sont engagés dans des subventions concernant le bois d'œuvre qui désavantagent les États-Unis. Sur ordre du président, une directive pour le secrétaire au Commerce enquêterait sur les risques possibles pour la sécurité nationale.

Ravi Parmar a déclaré dans un communiqué que la dernière décision de Donald Trump ne pouvait que constituer une distraction par rapport à la résolution du véritable problème en jeu : les «droits de douane injustifiés sur le bois d'œuvre résineux qui nuisent aux travailleurs des deux côtés de la frontière». Les États-Unis ont augmenté les droits de douane sur le bois d'œuvre résineux en provenance du Canada en août dernier, de 8,05 % à 14,54 %.

«Ces barrières commerciales ne serviront qu'à taxer les Américains de la classe moyenne qui tentent de construire de nouvelles maisons et les communautés dévastées par les incendies de forêt et les ouragans, les forçant à payer plus pour reconstruire», a déclaré M. Parmar, qui s'est rendu aux États-Unis le mois dernier dans le cadre d'une mission commerciale visant à montrer comment les tarifs douaniers nuiront aux consommateurs des deux côtés de la frontière.

L'un des décrets stipule que l'incapacité du pays à exploiter l'approvisionnement national en bois a entravé la création d'emplois, entraînant des catastrophes dues aux incendies de forêt et une augmentation des coûts de construction.

«Ces politiques fédérales onéreuses ont forcé notre nation à dépendre du bois d'œuvre importé (…) Il est essentiel que nous inversions ces politiques et augmentions la production nationale de bois pour protéger notre sécurité nationale et économique», peut-on lire dans le décret.

Près de 9,6 milliards $ d'exportations

Ravi Parmar a déclaré que l'ordre de Donald Trump d'augmenter la production de bois d'œuvre aux États-Unis en éliminant les exigences environnementales montre que «les États-Unis préfèrent abandonner leurs normes environnementales plutôt que de commercer équitablement avec d'autres pays».

Un rapport de 2022 publié par le ministère des Forêts de la Colombie-Britannique a déclaré que les États-Unis étaient le plus grand marché de produits forestiers de la Colombie-Britannique, avec des exportations s'élevant à 9,6 milliards $ en 2022.

Le rapport indique également qu'en 2022, le Canada représentait près d'un tiers de la consommation totale de bois d'œuvre résineux des États-Unis, et que la Colombie-Britannique à elle seule contribuait à 11 % de la consommation estimée de bois d'œuvre résineux aux États-Unis.

M. Parmar a affirmé que le secteur forestier canadien respectait les règles et que ces barrières commerciales ne pourraient profiter qu'à une poignée d'entreprises américaines au détriment des travailleurs, des familles et des entreprises des deux pays.

«Nous avons besoin d’un commerce équitable, pas de jeux politiques qui nuisent aux travailleurs et augmentent les coûts pour tout le monde», a-t-il expliqué.

Pendant ce temps, Unifor a déclaré que le nouveau décret de Donald Trump constitue une «menace directe» pour le bois d’œuvre et les produits du bois canadiens, ce qui pourrait mettre en péril des milliers d’emplois à travers le pays.

Lana Payne, présidente nationale d’Unifor, a déclaré dans un communiqué que suggérer que le bois d’œuvre et les produits dérivés canadiens constituent une menace pour les États-Unis est «ridicule» et que Donald Trump tente de déformer la réglementation pour attaquer l’industrie canadienne du bois d’œuvre et les moyens de subsistance qui en dépendent.

Daniel Cloutier, directeur québécois d’Unifor, a déclaré que les droits injustifiés existants causent déjà des pertes d’emplois et des fermetures d’entreprises, et que l’objectif du président américain d’ajouter des droits de douane à d’autres droits de douane entraînera la disparition de l’industrie forestière canadienne.

Le président Trump a déclaré que les droits douaniers de 25 % sur les importations en provenance du Canada entreraient en vigueur mardi après une pause d’un mois au cours de laquelle le Canada a introduit de nouvelles mesures de sécurité à la frontière.

Le décret de Donald Trump vise à imposer des droits de douane de 25 % sur toutes les importations canadiennes, y compris des droits de douane de 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium, ainsi qu’une taxe plus faible de 10 % sur l’énergie.

La Presse Canadienne

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