Alerte: La crise du logement a été choisie comme nouvelle de l'année
Temps de lecture :
3 minutes
Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — La pénurie de logements au Canada, largement reconnue comme une crise nationale et le catalyseur d’importantes réductions de l’immigration, est la nouvelle de l’année de La Presse Canadienne.
Plus du quart des dirigeants de salles de nouvelles interrogés ont voté pour la pénurie de logements comme la nouvelle la plus importante de 2024.
Les feux de forêt de Jasper arrivent en deuxième position, tandis que les tensions entre l’Inde et le Canada ont reçu le troisième plus grand nombre de votes pour la nouvelle de l’année.
La croissance démographique record a fait grimper les loyers et les prix des logements dans les communautés de tout le pays, ce qui a même incité la Banque du Canada à tirer la sonnette d’alarme sur le manque d’offres de logements au pays.
Les municipalités sont aux prises avec une augmentation des campements de sans-abri et un nombre trop faible d’options de logements sociaux pour leurs résidents les plus vulnérables.
«Le logement, ou son absence, était dans l’esprit des gens de chaque municipalité, que ce soit en raison de la montée en flèche des loyers ou de la prolifération des campements et de l’engorgement des services sociaux», a écrit Brian Ward, du «Chronicle Herald».
L’accessibilité au logement est devenue un enjeu politique majeur pour les libéraux, alors que le chef conservateur Pierre Poilievre s’en est pris au gouvernement au sujet du coût de la vie et que les critiques ont scruté la politique fédérale d’immigration.
La population canadienne a augmenté à un rythme annuel de 3 %, en grande partie en raison d’un afflux massif de résidents non permanents, qui comprennent des travailleurs étrangers temporaires et des étudiants internationaux.
À titre de comparaison, la croissance démographique annuelle était inférieure à 1,5 % entre 1998 et 2018.
La Presse Canadienne a rapporté en janvier que des documents internes obtenus grâce à une demande d’accès à l’information montraient que des fonctionnaires fédéraux avaient averti le gouvernement il y a deux ans que de fortes augmentations de l’immigration pourraient affecter l’accessibilité au logement et les services.
Le premier ministre Justin Trudeau, qui s’était d’abord indigné face aux critiques, a opéré un virage lent, mais certain, sur l’immigration, car son impact sur l’accessibilité est devenu plus difficile à nier.
Les libéraux ont apporté une série de réformes à l’immigration cette année pour endiguer le flux de personnes entrant au pays, notamment en annulant les changements apportés au programme des travailleurs étrangers temporaires pendant la pandémie et en plafonnant les permis d’étudiants internationaux.
Ottawa a également réduit son objectif d’immigration pour 2025 de 500 000 à 395 000 et vise à réduire le nombre de résidents temporaires au pays à 5 % de la population totale.
Le gouvernement fédéral s’attend à ce que la série de changements stoppe complètement la croissance démographique au cours des deux prochaines années et réduise la pénurie de logements de 670 000 habitations.
«La pénurie de logements, souvent qualifiée de 'crise', a retenu l’attention de tous les paliers de gouvernement pendant toute l’année et elle se poursuit. Les promesses de financement et les conditions qui y sont liées ont alimenté les débats. Et la clameur a poussé à un changement des politiques d’immigration», a écrit Patty Handysides, animatrice au AM800 CKLW.
En plus des changements apportés à l’immigration, les libéraux ont présenté au printemps un plan de logement qui prévoyait des milliards de dollars pour inciter les promoteurs à construire plus de logements et les municipalités à éliminer les formalités administratives.
D’autres ordres de gouvernement sont également passés à l’action pour encourager et faciliter la construction de logements.
Les municipalités de tout le pays ont accepté d’autoriser la construction de logements plus denses, notamment des quadruplex, en échange de fonds fédéraux par l’intermédiaire du fonds d’accélération du logement.
Les baisses de taux d’intérêt de la Banque du Canada devraient également encourager les promoteurs à se lancer dans des projets qui étaient auparavant mis de côté.
Nojoud Al Mallees, La Presse Canadienne