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Une organisation caritative canadienne est sur le point d'acheminer de l'aide à Gaza

durée 19h14
1 août 2025
La Presse Canadienne, 2025
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

OTTAWA — Deux mois après avoir annoncé que des camions chargés de nourriture attendaient à l'entrée de Gaza, une organisation caritative canadienne annonce être enfin sur le point de transporter une première cargaison d'aide humanitaire aux Palestiniens dans le désespoir depuis le mois de mars.

Human Concern International (HCI) a préparé deux camions remplis de sacs de farine qui devaient entrer à Gaza vendredi. L'organisation a dû changer ses plans, car des Palestiniens désespérés ont pillé des camions d'aide.

«Ce qui se passe à Gaza en ce moment est une catastrophe», a déclaré Mahmuda Khan, la directrice de l'organisme.

HCI envoyait régulièrement des camions à Gaza avant qu'Israël ne bloque toute aide extérieure en mars et n'établisse ses propres sites de distribution. Des centaines de Palestiniens ont été abattus par des soldats israéliens alors qu'ils tentaient d'accéder à la nourriture sur ces sites.

Israël a récemment levé certaines restrictions sur les livraisons de nourriture et les soldats jordaniens ont commencé à larguer par avion dans l'enclave l'aide achetée par Ottawa cette semaine.

L'organisation de Mme Khan a été autorisée à entrer dans la bande de Gaza jeudi avec deux camions, chacun transportant 1300 sacs de farine de 25 kilogrammes. Elle a expliqué qu'ils avaient choisi de ne pas entrer à Gaza jeudi, car les camions d'aide humanitaire ont été envahis par d'importants groupes de Palestiniens, rendant la situation dangereuse pour les habitants et le personnel.

Elle a indiqué que trois autres camions de farine et sept camions contenant 2080 boîtes de nourriture étaient prêts à entrer sur le territoire dès que l'association trouverait un itinéraire plus sûr.

La directrice de HCI a soutenu qu'Israël devait augmenter considérablement la quantité d'aide autorisée à entrer à Gaza, ajoutant que les autorités frontalières n'autorisaient son association qu'à livrer des aliments nécessitant une cuisson, comme des lentilles et du riz.

«Nous ne sommes pas autorisés à introduire de la préparation pour nourrisson ni de la viande pour le moment», a-t-elle expliqué.

L'association exhorte Ottawa à faire pression sur Israël pour obtenir un accès plus large afin que le thon en conserve et la préparation pour nourrisson soient autorisés sur le territoire.

Son organisation a accusé Israël de «limiter délibérément les types et les quantités de nourriture afin de maintenir les Gazaouis sous un seuil de malnutrition précis». Le gouvernement israélien affirme respecter ses obligations humanitaires.

Israël a imposé un blocus à Gaza en mars, arguant que le Hamas vendait des fournitures essentielles et de la nourriture pour payer ses combattants. Les agences de l'ONU affirment que cela n'était pas fréquent.

Il y a une semaine, Israël a légèrement assoupli ses restrictions.

L'UNICEF a déclaré devoir mettre en place une «alimentation thérapeutique» pour les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère qui ne peuvent plus manger normalement. Cela nécessite des produits comme le Plumpy'Nut, un mélange d'arachides et de matières grasses.

Mme Khan a indiqué que son groupe achète également des produits locaux à Gaza à des prix astronomiques: un kilo d'oignons coûte l'équivalent de 21,60 $ et la même quantité de tomates, 18,90 $.

Elle a ajouté que l'organisme gère deux cliniques médicales qui peinent à trouver des médicaments, du matériel et du carburant pour les générateurs. Les cas d'enfants atteints de maladies infectieuses causées par la consommation d'eau contaminée y sont fréquents, a-t-elle raconté, et la population de Gaza a besoin de plus que de la nourriture.

«Ils ont besoin d'une solution complète, d'une approche holistique, d'eau pure et propre, et d'une alimentation nutritive, de manière continue, et pas seulement pendant une semaine ou deux», a-t-elle expliqué.

Israël a réfuté à plusieurs reprises ses accusations de famine à Gaza — un constat partagé par Ottawa, le président américain Donald Trump et la plupart des grandes organisations mondiales.

L'État hébreu a indiqué avoir permis le déplacement de 600 camions d'aide au cours des cinq derniers jours. Selon l'ONU, ce même nombre de camions devrait rentrer chaque jour pour que la population de Gaza puisse répondre à ses besoins humanitaires fondamentaux.

Gaza recevait environ 70 camions d'aide par jour avant la semaine dernière, soit l'un des taux d'acheminement les plus bas depuis le début de la guerre.

— D'après des informations de l'Associated Press

Dylan Robertson, La Presse Canadienne