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Montée de la droite: Ghazal accuse Legault de faire le lit de mouvements radicaux

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17 avril 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Dans un discours où elle dénonçait la montée de la droite et de l’extrême droite dans le monde, Ruba Ghazal a vertement critiqué François Legault l’accusant «de se faire l’instrument (...) d’acteurs plus hostiles encore sur notre modèle d'intégration et d'inclusion», en raison de sa «rhétorique où il met tout sur le dos des immigrants».

«François Legault n'est quand même pas Donald Trump ou Marine Le Pen, mais je l'accuse de faire le lit de mouvements plus radicaux que lui, et il en est conscient», a-t-elle lancé devant une foule de militants solidaires réunie dans un théâtre de Montréal mercredi soir.

Ruba Ghazal en a ajouté une couche en affirmant que le premier ministre faisait passer «l’intérêt de ses chums du centre-ville de Montréal et des entreprises américaines avant celui des infirmières, des éducatrices, des profs».

«Je l'accuse d'un travail de sape qui précarise les Québécoises et les Québécois, qui fait monter la division dans notre société et qui nous rend plus vulnérables aux attaques des droites conservatrices les plus brutales», a soutenu la cheffe parlementaire solidaire.

Dans un discours très combatif, chaudement applaudi à plusieurs reprises, elle a mis dans le même sac, Donald Trump, la présidente du Rassemblement national en France, Marine Le Pen, le président argentin, Javier Milei, Vladimir Poutine, Pierre Poilievre, Éric Duhaime et Mathieu Bock-Côté.

«C'est une droite réactionnaire, populiste, conservatrice. Ces gens-là, ce sont nos adversaires», a-t-elle affirmé.

Ruba Ghazal en a aussi profité pour écorcher le ministre de l’Immigration Jean-François Roberge en raison de ses propos de la semaine dernière sur les demandeurs d’asile.

«Cette internationale des droites est fondée sur la haine de l'autre, de cet étranger, de cette misère du monde, comme l'a dit sans gêne un ministre caquiste et qui l'a répété quand on lui a demandé de s'excuser», a dit Ruba Ghazal.

«La CAQ incarne parfaitement ce double discours de droite identitaire et économique. D'un côté, on l'entend tous les jours au Salon Rouge, à l'Assemblée nationale, il y a un discours d'un conservatisme culturel nostalgique d'un Québec d'antan qui a disparu depuis très longtemps et qui met tous les problèmes sur le dos des immigrants», a-t-elle ajouté.

Pour une gauche clivante

Ruba Ghazal a partagé la scène mercredi soir avec le fondateur du parti de gauche La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, de passage au Québec, qui a profité de son discours fougueux pour galvaniser les troupes solidaires et prôner pour une gauche qui s’assume.

En entrevue avec La Presse Canadienne avant l’événement, il a affirmé que la gauche devait mener une «bataille des idées», ne pas avoir peur de «cliver» et qu’elle ne pouvait «pas seulement être soucieuse de sa bonne image».

«Nos victoires sont toujours venues du fait que nous avons tenu tête, affirmé nos idées et qu'à un moment donné, nos idées rencontrent une majorité. Et alors, nous gagnons. Mais si on remballe ces idées, c'est clair qu'on n'aura jamais de majorité», a-t-il soutenu.

«Si le but c'est de caresser tout le monde dans le sens du poil, à quoi bon faire des partis de gauche. Si notre but dans la vie c'est de faire une carrière, contentons-nous d'être de droite. Mais nous ne le sommes pas. Ça n'a jamais été facile pour nous, ni en Europe ni en Amérique», a ajouté Jean-Luc Mélenchon.

«Campagne politique d'un groupe d'extrême droite»

Mercredi, le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA), a publié une lettre dans le «Journal de Montréal», affirmant que la visite de Jean-Luc Mélenchon devait être «dénoncé» en raison de l’«ambiguïté» qu’il cultive sur «l’islamisme et l’antisémitisme».

Le principal intéressé a dit ne pas être surpris que ces accusations, dont il est régulièrement la cible en France, le suivent jusqu’au Québec.

«C'est une campagne mondiale du Likoud (le parti du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou). Tous les partis de gauche radicale sont accusés d'être des agents du Hamas et d'autres bêtises de cette nature. (...) Donc je le prends pour ce que c'est: une campagne politique d'un groupe d'extrême droite contre nous», a-t-il affirmé en entrevue.

Mais les questions sur le sujet le dérangent vraisemblablement. «Je suis irrité chaque fois qu'un homme intelligent perd son temps à me poser des questions absurdes, mais j’ai l’habitude (...) La gauche est antiraciste, elle l'a toujours été. Pourquoi voulez-vous qu'elle soit antisémite? La gauche n'a jamais été partisane des méthodes du terrorisme. Jamais ! Pourquoi voudriez-vous que dans ces circonstances on le soit? », a-t-il lancé.

Thomas Laberge, La Presse Canadienne