Le Parti québécois recommencera à acheter de la publicité sur les plateformes de Meta


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Le Parti québécois (PQ) recommencera à acheter de la publicité sur les plateformes de Meta, comme Facebook et Instagram, car il estime devoir jouer à armes égales avec les autres partis en prévision des prochaines élections générales.
L’exécutif national de la formation politique a adopté cette semaine une résolution qui prévoit la fin du boycottage de Meta qui s'était amorcé à l'été 2023, lorsque le géant des réseaux sociaux a décidé de bloquer le contenu des médias canadiens sur ses plateformes.
Initialement, la Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti libéral (PLQ) participaient aussi à ce mouvement de protestation, mais ils ont recommencé à acheter des publicités sur Meta dans les derniers mois. Québec solidaire (QS) et le Parti conservateur (PCQ) n'ont pas boycotté Meta.
Même s'il rappelle qu'il a remporté deux élections partielles sans acheter de publicité sur les plateformes de Meta, le PQ fait valoir qu'il doit «jouer à armes égales pour la suite» et «avoir les mêmes moyens que (ses) adversaires».
S'il continuait de faire cavalier seul dans cette bataille, il craignait d'être confronté à une «distorsion du résultat électoral, faute de rejoindre les électeurs».
Dans un message publié jeudi sur Facebook, le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, a reconnu qu'il est «frustrant de devoir annoncer cette nouvelle».
«Je réitère donc que si les autres partis sont prêts à changer d’idée, la meilleure solution demeure toujours de tous s’engager à ne pas acheter de publicité sur Meta», a-t-il écrit.
«L’offre de renégocier un tel accord entre les partis en vue de l’élection générale de 2026 tient toujours.»
Soutien aux médias locaux
Même si le PQ recommencera à acheter de la publicité sur les réseaux sociaux de Meta, il s'engage à investir le même montant dans les médias locaux.
«Autrement dit, pour chaque dollar dépensé sur Meta, nous investirons un dollar ou plus pour acheter de la publicité dans nos médias québécois», a promis M. St-Pierre Plamondon.
«Sur le fond des choses, nos critiques envers Meta et sa manière de traiter nos médias et notre démocratie demeurent intactes. Vous continuerez à m’entendre à ce sujet», a-t-il ajouté.
Meta bloque les pages des médias canadiens sur ses plateformes depuis l’adoption, à la Chambre des communes, du projet de loi C-18, qui force les géants du web à verser des redevances aux médias pour le partage de leurs contenus.
Malgré un mouvement de contestation initial, plusieurs formations politiques et organisations ont fait valoir qu'elles n'avaient d'autre choix que de reprendre l'achat de publicités sur les plateformes de Meta, notamment pour rejoindre les jeunes.
Des milliers de dollars
Selon les données présentées sur la «bibliothèque publicitaire» de Meta, le PLQ et la CAQ ont tous deux dépensé plus de 10 000 $ en publicités sur Facebook et Instagram depuis le début de 2025.
Dans le cas du PLQ, les publicités concernent la course à la direction, qui doit culminer en juin avec l'élection du nouveau chef.
La CAQ a acheté de la publicité pour faire la promotion de son candidat à l'élection partielle dans Terrebonne, Alex Gagné, qui a finalement été défait par la péquiste Catherine Gentilcore. Elle paye aussi pour des publicités liées à des réalisations du gouvernement.
Chez Québec solidaire, en 2025, on a payé environ 1000 $ pour diffuser trois publicités sur le dossier Stablex. L'automne dernier, le parti s'était offert des publicités pour présenter sa nouvelle porte-parole féminine, Ruba Ghazal.
Au Parti conservateur, les publicités se trouvent majoritairement sur la page du chef, Éric Duhaime. Depuis le début de l'année, les publicités lui ont coûté environ 3500 $, selon la compilation de La Presse Canadienne.
Les cinq principaux partis fédéraux font tous de la publicité sur les plateformes de Meta dans le cadre de la campagne électorale actuelle.
Mathieu Paquette, La Presse Canadienne