L'Ozempic semble soulager une complication du diabète


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Le sémaglutide pourrait soulager la maladie artérielle périphérique que présentent plusieurs patients atteints d'un diabète de type 2, indique une nouvelle étude.
La maladie artérielle périphérique est un problème difficile à traiter qui se caractérise par une circulation sanguine inadéquate des membres inférieurs, ce qui peut entraîner des complications graves qui peuvent aller jusqu'à l'amputation sous le genou.
«C'est dans le même grand groupe de maladies que l'infarctus du myocarde ou l'accident vasculaire cérébral, mais ça touche les grands vaisseaux des jambes», a expliqué le docteur Rémi Rabasa-Lhoret, un spécialiste du diabète à l’Institut de recherches cliniques de Montréal.
Lors de cette étude, quelque 800 patients ont été répartis aléatoirement entre le groupe sémaglutide ― une molécule mieux connue sous son nom commercial d'Ozempic ― et le groupe placebo.
Au bout d'un an, le groupe sémaglutide avait amélioré de 13 % la distance qu'il était en mesure de parcourir à pied sans devoir s'arrêter, comparativement au groupe placebo. Cette distance a été mesurée sur un tapis roulant incliné à 12 %, ce qui correspond à une pente escarpée.
«J'aurais bien aimé voir un autre test pour voir ce que ça donnait à plat, parce que ce n'est pas tout le monde qui doit grimper la côte Berri chaque jour», a commenté le docteur Rabasa-Lhoret.
Le groupe sémaglutide a présenté des bienfaits très rapidement après le début de l'intervention et l'écart entre les deux groupes s'est maintenu au fil du temps, écrivent les chercheurs, notamment en ce qui concerne la distance parcourue à pied sans douleur et une amélioration de la qualité de vie.
Il se pourrait que les bénéfices à long terme soient encore plus importants, disent-ils, puisque les bénéfices du sémaglutide pour la distance de marche maximale étaient apparents à 26 semaines et ont continué à augmenter jusqu'à 52 semaines, sans plateau apparent.
La maladie artérielle périphérique peut être passablement compliquée à traiter, a souligné le docteur Rabasa-Lhoret: marcher davantage peut aider, mais cela peut aussi aggraver les plaies; arrêter de fumer n'a rien de simple; les interventions chirurgicales proposées ne sont pas banales; et les médicaments disponibles sont peu efficaces.
«Ce sont des gens qui sont très malades et qui sont très limités dans leur capacité à bouger, avec une qualité de vie qui n'est pas extraordinaire», a-t-il ajouté.
La disponibilité d'une nouvelle avenue thérapeutique est donc très intéressante, selon lui, d'autant plus que des versions génériques de l'Ozempic arriveront prochainement sur le marché.
On estime que la maladie artérielle périphérique touche environ 230 millions de personnes à travers le monde, «et le diabète de type 2 est vraiment un des principaux facteurs de risque», a dit le docteur Rabasa-Lhoret.
Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal médical The Lancet.
Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne