L'Assemblée législative de l'Ontario va élire la première présidente de son histoire


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Par La Presse Canadienne, 2024
TORONTO — Les députés de l'Assemblée législative de l'Ontario s'apprêtent à écrire l'histoire lundi en choisissant la première femme présidente de la province, mais il reste à voir qui prendra la relève.
Deux députées ont proposé leur candidature pour devenir la 43e présidente de l'Assemblée législative de l'Ontario, alors que Ted Arnott s'apprête à prendre sa retraite après près de sept ans à la présidence. L'élection d'un président est le premier et unique point à l'ordre du jour de la rentrée après les élections provinciales de février.
La députée progressiste-conservatrice Donna Skelly et la députée néo-démocrate Jennifer French se présentent toutes deux pour ce poste et sont pleinement conscientes de son importance.
Pendant huit ans, Mme French a occupé un bureau à l'Assemblée législative près de celui du président. Elle entendait raconter lors de visites guidées de groupes scolaires qu'il n'y avait jamais eu de femme présidente. «C'est un nouveau chapitre qui s'ouvre et je pense que tous les députés y voient une opportunité», s'est-elle enthousiasmée, debout dans une zone de l'Assemblée législative où étaient exposés les portraits des premières femmes députées provinciales, de la première - et jusqu'à présent la seule - femme première ministre, et bien d'autres.
«En réalité, chaque nouvelle session reflète les nouveaux membres, et nous nous dirigeons donc vers une période d'incertitude internationale, mais nous abordons toujours cette période d'incertitude dans cette salle avec tant de personnalités et de priorités différentes, et ce serait tout à fait remarquable de faire partie de cette histoire en ce moment.»
Les députées French et Skelly ont toutes deux déjà occupé le poste de vice-présidentes et affirment qu'elles apporteraient des perspectives différentes à ce poste.
Donna Skelly, entrée en politique après 30 ans de carrière dans le journalisme audiovisuel, a déclaré qu'elle souhaitait apporter un ton plus professionnel, avec «moins de chaos» à la période des questions.
«On peut être passionné, mais pas personnel, a-t-elle expliqué. Il est important que (…) les personnes extérieures à la Chambre regardent les députés avec respect, mais nous devons gagner leur respect, ce qui signifie que nous devons agir en professionnels et éviter de nous attaquer les uns les autres sur le plan personnel ou de faire des choses que nous ne ferions pas dans n'importe quelle autre salle de réunion.»
De son côté, Jennifer French, qui a une formation en éducation, a indiqué qu'elle pourrait s'appuyer sur son expérience en classe pour présider l'Assemblée législative.
«J'ai des compétences pédagogiques, mais je n'ai pas l'intention d'y aller d'une main de fer, a-t-elle assuré. C'est un endroit vivant et intéressant, et après avoir siégé dans l'opposition pendant tant d'années, la fougue et la passion se manifestent parfois. Nous devons nous entendre quand nous en avons besoin et nous devons résister quand nous en avons besoin. Et la démocratie fait du bruit. (…) Mais je pense que je serais juste.»
Le vote pour la présidence de la Chambre est l'un des seuls moments où les députés votent à bulletin secret, ce qui en fait un vote libre.
Mais étant une candidate issue du parti au pouvoir, majoritaire, la progressiste-conservatrice Donna Skelly est considérée comme la favorite. La semaine dernière, elle s'est entretenue avec La Presse Canadienne au sujet de sa candidature à la présidence de l'Assemblée après avoir présenté sa candidature au caucus libéral. Le premier ministre Doug Ford est passé devant elle et lui a dit: «Je pense que nous sommes tous ensemble.»
Les élus ont tendance à entrer en politique en étant partisans, attirés par un chef de parti ou un programme particulier, et il est rare qu'ils soient ensuite obligés de tout mettre de côté.
Mme Skelly a confié qu'elle était consciente que sa relation avec les députés changerait, mais qu'elle espérait pouvoir en rassembler davantage.
«Tous les partis, le NPD, les libéraux, les indépendants, veulent être respectés et méritent d'être respectés, a-t-elle dit. Ils méritent d'être entendus. Le fait de pouvoir travailler avec des gens de tous les partis – et je pense en avoir la capacité – donne également aux députés de l'opposition l'occasion de mieux connaître les membres du gouvernement, car ils ont besoin de leur soutien pour faire adopter des projets (de loi d'initiative parlementaire) et ce genre de choses, et je pense que c'est vraiment important.»
Ted Arnott fera ses adieux à l'Assemblée législative après avoir été président de celle-ci depuis 2018 et député provincial depuis 1990. Il compte parmi les députés ayant siégé le plus longtemps à l'Assemblée législative.
Allison Jones, La Presse Canadienne