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Discorde entre amateurs de hockey sur l'idée d'aller aux États-Unis pour les séries

durée 18h53
20 avril 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

Jack Gurevitch est un fervent partisan des Canadiens de Montréal et un fier Canadien, contrarié par les droits douaniers et les menaces d'annexion du Canada du président américain Donald Trump. Il affirme toutefois qu'il ne laissera pas la situation politique influencer ses déplacements dans les villes américaines pour soutenir son équipe en séries éliminatoires.

Ce n'est pas l'avis de tous les membres de sa famille.

«En prévision de cet appel, j'ai partagé mon opinion avec ma sœur, et elle m'a répondu: "Absolument pas. N'y va pas. N'entre pas aux États-Unis pendant cette période. Ce n'est pas faire preuve de patriotisme. Ce n'est pas être un bon Canadien"», a raconté M. Gurevitch lors d'un entretien téléphonique.

«Je ne suis pas tout à fait d'accord avec elle.»

Cinq équipes canadiennes – Montréal, Toronto, Ottawa, Winnipeg et Edmonton – participent aux séries éliminatoires de la LNH cette année, et les Canadiens affronteront les Capitals au premier tour à Washington à compter de lundi soir. M. Gurevitch se rend souvent aux États-Unis pour assister à des matchs de hockey ou de baseball, et même si les séries éliminatoires ne font que commencer, il dit qu'il partira au sud de la frontière pour encourager l'équipe en personne s'il le peut.

«J'adorerais vivre l'expérience d'aller à Washington, de discuter avec les partisans, de tisser des liens, de m'en nourrir et de partager des plaisanter. C'est amusant. C'est ça qui compte: créer des liens avec les gens et apprécier le sport», a soutenu l'amateur de sport.

«Et bien sûr, voir les Habs remporter une autre Coupe, ce serait formidable.»

Avis divergents

Sunil Peetush, un autre fervent partisan des Canadiens qui possède une «cave des Canadiens» chez lui et qui est déjà allé aux États-Unis cette année pour assister à des matchs de saison régulière, n'est pas certain de retourner aux États-Unis après la récente croisière de sa famille, partant du New Jersey, le mois dernier.

«Nous ne nous sentions tout simplement pas à l'aise en tant que Canadiens. Nous avions l'impression de trahir notre pays», a rapporté M. Peetush, soulignant qu'aller à Washington, capitale américaine, serait pire encore.

«Nous avons réservé une croisière en août, qui se dirige vers l'Alaska, et nous n'avons pas encore vraiment décidé si nous la ferons ou non.»

La situation politique américaine se fait déjà sentir dans l'univers du sport professionnel au Canada. Des équipes américaines ont été huées pendant leur hymne national au Canada au cours des deux derniers mois, et même Wayne Gretzky a fait l'objet d'un débat sur sa loyauté envers son Canada natal en raison de ses liens avec Donald Trump.

Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, réagissant à une campagne californienne visant à renouer avec les touristes canadiens, a soutenu la semaine dernière que les Canadiens devaient «maintenir la pression» sur les États-Unis en achetant local et en évitant de s'y rendre. L'albertain Jasen Reboh, partisan des Oilers d'Edmonton, se dit patriote canadien, mais ne pense pas que cela l'empêcherait d'assister à un match aux États-Unis si son équipe y joue.

M. Reboh a un abonnement de saison et il s'est rendu aux États-Unis pour assister en personne à trois des matchs de la Coupe Stanley des Oilers contre les Panthers de la Floride l'an dernier. Il rejette l'argument selon lequel il devrait désormais éviter le pays pour exercer une pression économique.

«Il se passe beaucoup de choses dans notre pays actuellement sur lesquelles je n'ai pas beaucoup de contrôle. Alors, si je devais choisir qui mérite mon argent et qui n'en mérite pas, je pense que ça ne finirait plus», a déclaré M. Reboh, soulignant qu'il estime que les histoires de Canadiens harcelés à la frontière américaine ont été exagérées. L'actrice et entrepreneure canadienne Jasmine Mooney, âgée de 35 ans, a été placée en détention pendant 12 jours le mois dernier après avoir présenté une nouvelle demande de visa de travail à la frontière américaine à San Diego. Elle a finalement été interdite de séjour aux États-Unis pendant cinq ans.

«Si je voyais l'intérêt de prendre des vacances pour ma famille ou d'y aller pour une raison qui m'était indispensable, je continuerais à vivre ma vie comme elle devrait être», a soutenu M. Reboh, qui a assuré connaître les répercussions économiques des droits de douane de M. Trump.

Défendant sa conviction que voyager aux États-Unis est acceptable, M. Gurevitch a soutenu que le hockey unit les gens.

«Il y a beaucoup de choses négatives dans le monde ces jours-ci, et si j'avais l'occasion de simplement profiter de l'équipe et de savourer ce parcours en séries éliminatoires, alors c'est oui», a-t-il déclaré.

Malgré ses propres réticences, M. Peetush a affirmé qu'il ne découragerait pas les autres supporters canadiens de voyager pour encourager leurs équipes.

Il a également assuré qu'il serait présent si les Canadiens se qualifiaient pour le septième match d'une finale des séries contre une autre équipe canadienne. «Absolument, à 100 %, je serai présent».

Rob Drinkwater, La Presse Canadienne