Des écoles annulent leurs voyages aux États-Unis en raison de la guerre commerciale


Temps de lecture :
3 minutes
Par La Presse Canadienne, 2024
Alors que la guerre commerciale avec les États-Unis se poursuit, de nombreuses écoles ont pris la décision de suspendre ou d'annuler leurs voyages scolaires au sud de la frontière.
Le plus grand district scolaire de la Colombie-Britannique, celui de Surrey, a suspendu toutes ses sorties scolaires aux États-Unis afin d'éviter toute «expérience négative à la frontière».
Le plus grand district scolaire francophone du Nouveau-Brunswick a pour sa part brusquement annulé une sortie d'un groupe de musique du secondaire par mesure de précaution.
Mark Pearmain, surintendant du district de Surrey, a rappelé que la population étudiante de la ville est «diversifiée» et compte de nombreux élèves qui proviennent d'horizons différents, dont certains qui ne sont peut-être pas citoyens canadiens.
«Certains d'entre eux sont peut-être ici parce que leurs parents sont des travailleurs étrangers temporaires. Cela démontre notre volonté de garantir la sécurité de notre personnel et de nos élèves», a-t-il expliqué.
Le district organise environ 40 à 60 sorties scolaires internationales chaque année, dont environ la moitié se déroulent aux États-Unis. Certaines sont liées au sport, d'autres sont des concours de danse ou des événements musicaux.
M. Pearmain a soutenu que la direction du district ne veut pas qu'un élève ou un membre du personnel rencontre des difficultés à la frontière.
Les enseignants sont donc invités à explorer «notre merveilleux pays», le Canada, notamment la «magnifique Colombie-Britannique».
Monique Boudreau, qui est directrice générale du District scolaire francophone Sud, à Dieppe, au Nouveau-Brunswick, a quant à elle confirmé que le district avait pris la «décision difficile» d'annuler un voyage prévu aux États-Unis ce mois-ci pour un orchestre de l'école secondaire publique L'Odyssée, à Moncton.
Mme Boudreau a expliqué que cette décision s'inscrivait «dans un contexte sociopolitique complexe et incertain», après des discussions avec le ministère de l'Éducation et du Développement de la petite enfance.
Elle a précisé que le voyage avait été annulé après que le ministère eut indiqué qu'il attendait de recevoir des directives concernant l'interdiction des voyages non essentiels aux États-Unis.
La première ministre du Nouveau-Brunswick, Susan Holt, a déclaré aux journalistes la semaine dernière qu'aucune directive provinciale n'avait été émise aux districts scolaires ou aux écoles pour interdire les voyages aux États-Unis.
«Nous entendons parler d'inquiétudes concernant les voyages aux États-Unis, mais ces décisions, ainsi que leur autorité, relèvent des écoles et des districts scolaires», a-t-elle affirmé.
Selon Mme Boudreau, il n'était pas possible de reporter le voyage en question.
«Les services essentiels nécessaires à la réalisation des projets de voyage, notamment le transport, l'hébergement et les activités prévues, ne sont plus disponibles, ce qui rend le voyage impossible», a ajouté Mme Boudreau.
Le district scolaire partage la déception des élèves, de leurs familles et du personnel scolaire, mais continue de croire qu'il a pris la bonne décision, a-t-elle souligné.
Mme Boudreau a indiqué que l'équipe de l'école L'Odyssée explore déjà d'autres moyens d'offrir aux élèves de l'harmonie une «expérience tout aussi enrichissante» au Canada d'ici la fin de l'année scolaire.
La semaine dernière, Affaires mondiales Canada a mis à jour son avis aux voyageurs se rendant aux États-Unis. Il les avertit qu'ils pourraient être soumis à un contrôle des agents frontaliers et qu'ils pourraient être détenus ou se voir refuser l'entrée.
L'avis mis à jour précise que les personnes se voyant refuser l'entrée aux États-Unis pourraient être détenues en attendant leur expulsion si elles ne remplissent pas les conditions d'entrée et de sortie.
— Avec des informations de Hina Alam, au Nouveau-Brunswick
Nono Shen, La Presse Canadienne