Accompagnement spécialisé dans les camps de jour: l’UMQ interpelle le gouvernement


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Par La Presse Canadienne, 2025
L’Union des municipalités du Québec (UMQ) demande que plus de ressources soient données aux nombreux camps de jour municipaux en activité dans la province.
Chaque été, ces camps de jour accueillent plus de 275 000 jeunes à travers la province.
L’UMQ rapporte que les deux tiers de ses membres ont observé une hausse du nombre d’enfants nécessitant un accompagnement spécialisé. Or, les subventions actuelles ne couvrent qu’environ 27 % des besoins réels.
Les 6,7 millions $ annuels alloués pour les camps de jour municipaux, à l'échelle de la province, ne suffisent plus à répondre à la demande croissante, selon l'UMQ.
L'aide additionnelle de 3 millions $ pour l'ajout de ressources en 2025 est bien reçue par l’UMQ, mais le maire de Delson, Christian Ouellette, membre du comité exécutif de l'UMQ, sonne l’alarme sur la pérennité des services de camps de jour municipaux.
«Ça répond à 40 % de la demande. Ça veut dire qu'il y a près d'un enfant sur deux à besoins particuliers qui va se faire refuser. Puis, l'année prochaine, on va revenir à 27 % parce qu'on va vivre encore avec notre 6,7 millions $ qui n'est pas indexé», a expliqué M. Ouellette en entrevue à La Presse Canadienne.
L'UMQ demande un volet spécifique de financement dédié aux programmes d’accompagnement mis en place par les municipalités dans les camps de jour, dans le cadre du programme d’aide financière au loisir des personnes handicapées (PAFLPH).
Christian Ouellette aimerait aussi une meilleure collaboration entre tous les acteurs impliqués, notamment pour le partage de locaux pour les camps de jour.
Un appel
«On interpelle le ministère de l'Éducation aussi parce qu'on a un problème de locaux (..) Quand on lève la main et qu'on dit: "est-ce que nos centres des services scolaires sont prêts à partager des locaux?'', ce n'est pas le cas. Dans plusieurs municipalités au Québec, c'est impossible d'avoir des ententes», a déploré le maire de Delson, une municipalité de la rive sud de Montréal.
À cela s’ajoutent des défis pour recruter et retenir le personnel qualifié pour accompagner tous les enfants.
«On interpelle (aussi) le ministère de la Santé parce que, dans les camps de jour, les accompagnateurs ont entre 15 et 20 ans, et on a besoin de formation. Quand on parle d'avoir des accompagnateurs pour des enfants à besoins particuliers, on ne parle plus d'avoir un moniteur de camp de jour pour huit à dix jeunes. Là, on parle de un pour un ou un pour deux. Ça prend beaucoup plus de ressources humaines, d'où l'explosion des coûts», a soutenu M. Ouellette.
À ce jour, 40 % des enfants fréquentent les camps de jour municipaux au Québec, selon les données de l'UMQ.
«On demande au gouvernement de régulariser ça (NDLR: le financement). Les villes sont au rendez-vous. C'est un service qui est très apprécié de la population, qui est accessible, et il faut tenter de garder ça comme ça», a conclu Christian Ouellette, qui est aussi le président de la Commission de la culture, des loisirs et de la vie communautaire de l’UMQ.
Sébastien Auger et Helen Moka, La Presse Canadienne